Nécrologie : Décès d’Abass Bonfoh, ancien président intérimaire du Togo
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La République togolaise est en deuil. L’ancien président de la transition de 2005, El Hadj Abass Bonfoh est décédé dans la nuit du mardi à mercredi à l’âge de 73 ans. Abass Bonfoh, ancien professeur d’éducation physique et sportive (EPS), a été un des artisans dans la prise de pouvoir de Faure Gnassingbé en 2005.
Abass Bonfoh est mort dans la nuit du 29 au 30 juin à la suite d’une courte maladie, d’après une source familiale.
Né le 23 novembre 1948 à Kabou, un village de la préfecture de Bassar, El Hadj Abass Bonfoh est un homme politique togolais. Il fut président par intérim entre le 25 février et le 4 mai 2005. Même si M. Bonfoh a commencé sa carrière professionnelle dans l’éducation physique et sportive, il a fini par gagner la confiance de ses barons qui lui ont permis de faire preuve de son efficacité dans des fonctions d’abord au poste de Directeur général de la planification puis au sein de l’assemblée nationale.
Il a été président en exercice de l’Assemblée nationale togolaise de 2005 à 2013. L’homme est le premier président musulman du Togo.
Alors qu’il occupait encore la fonction de directeur régional de la planification à Kara, sa présence a été remarquée en tant que militant du RPT, toujours présent dans les rassemblements politiques souvent en qualité de porte-parole. De par ses caractères d’amitié, il a réussi à inciter le désir de la population locale de le voir à la députation. Avec le soutien du parti au pouvoir, le RPT à l’époque, il a réussi ce coup. M. Bonfoh fut élu député en 1999 et accède à la vice-présidence de l’Assemblée nationale en 2002, le président à l’époque étant Fambaré Ouattara Natchaba.
À la mort d’Étienne Gnassingbé Éyadema le 5 février 2005, Fambare Natchaba devrait, selon les prévisions de la constitution, devenir président du Togo. Faure Gnassingbé, un fils de Gnassingbé Eyadèma avait alors été imposé par l’armée. Feu Natchaba qui était en voyage en Europe revient précipitamment mais son avion a été détourné vers le Bénin voisin. Il devrait alors rentrer au pays par les frontières terrestres, sauf que ces frontières avec le Togo étaient déjà fermées.
Par des gymnastiques, l’Assemblée nationale va élire Faure Gnassingbé à sa tête pour restaurer un semblant de légitimité constitutionnelle.
Abass Bonfoh à la manette
Sous la pression de la CEDEAO, de l’Union européenne, de l’Union africaine et de l’ONU, Faure Gnassingbé renonce d’abord à rester au pouvoir jusqu’à la fin du mandat du président sortant, puis démissionne de son poste de président de l’Assemblée nationale le 25 février 2005.
Abass Bonfoh, devient alors président de l’Assemblée nationale et par conséquent président par intérim du Togo. C’est sous lui qu’a été organisée l’élection présidentielle du 24 avril 2005. Après les résultats de la présidentielle annoncés par la CENI, Faure Gnassingbe reprend sa place de président le 4 mai. El Hadj Abass Bonfoh redevient alors président de l’Assemblée nationale.
El Hadj Abass Bonfoh est fervent membre du Rassemblement du peuple togolais (RPT) devenu aujourd’hui Union pour la République (UNIR), le parti au pouvoir.
Toujours fidèle à son parti politique, aujourd’hui UNIR, l’homme aux cheveux gris voit en Faure Gnassingbé, réélu à la tête de l’Etat togolais à l’issue des élections du 22 février dernier, l’homme providentiel sur qui la nation peut totalement compter.
« A la question de savoir quel regard je porte sur la gouvernance du pays par le président Faure Gnassingbé, je vous assure, c’est l’homme providentiel. Le Togo bouge, le Togo évolue. Quand je prends entre autres le domaine des infrastructures, les routes par exemple, un moyen de développement dans un pays, je crois plus qu’un effort est fait. Le Togo redevient attrayant, renoue avec un dynamisme diplomatique comme économique», avait laissé entendre Abass Bonfoh dans une interview accordée à un site local.
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